Les prévisions du marché du travail du Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture annoncent des pénuries croissantes dans tous les secteurs des produits agricoles

28 février 2024

Ottawa, ON - Une étude récente portant sur les pénuries de main-d’œuvre dans l’ensemble du secteur agricole canadien prévoit que l’industrie des fruits et légumes sera la plus touchée par la pénurie de main-d’œuvre nationale et pourrait être amenée à pourvoir plus de 35 000 emplois pendant sa saison de pointe d’ici 2030.

Cette conclusion, publiée dans le dernier rapport sur le marché du travail du Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA), Semer les graines du changement, représenterait 35 % du déficit maximal de main-d’œuvre nationale au cours de la prochaine décennie. Le rapport fournit une analyse des défis actuels du marché du travail ainsi que des prévisions pour 2030. Il s’agit notamment des taux d’inoccupation dans les secteurs et les industries, d’une évaluation du coût des pénuries de main-d’œuvre et d’un aperçu des défis en matière de recrutement et de maintien en poste.

D’autres projections de l’industrie concernant le déficit de main-d’œuvre domestique maximal anticipé comprennent les produits laitiers (5 000), la volaille et les œufs (2 420), la viande de bœuf (2 600), le porc (3 080), l’aquaculture (285), les céréales et les oléagineux (3 680), les serres (34 940), les moutons et les chèvres (240) et les services de soutien à l’agriculture (1 570).

« Ces chiffres soulignent ce que nous continuons à savoir en tant que secteur : nous devons agir pour que l’agriculture soit en mesure d’attirer et de maintenir en poste les travailleurs au Canada », a déclaré Jennifer Wright, directrice générale du CCRHA. « Résoudre le problème de la pénurie de main-d’œuvre et de compétences dans tous les groupes industriels n’est peut-être pas facile, mais c’est essentiel pour la durabilité du secteur et la capacité du Canada à nourrir les familles ici et à l’étranger. »

Le déficit de main-d’œuvre intérieure maximal est défini comme le nombre de travailleurs dont un secteur a besoin, mais qu’il n’est pas en mesure de trouver au Canada. Cette mesure ne tient pas compte des travailleurs étrangers dont l’agriculture a besoin pour compléter la main-d’œuvre actuelle et qui, en 2022, représentaient 17 % de la main-d’œuvre agricole. Toutefois, le rapport constate que même si le Canada continue à dépendre des travailleurs étrangers, qui devraient occuper 40 % des emplois en 2030, 22 200 postes seront toujours vacants dans tous les secteurs d’activité.

Le rapport national note que l’agriculture, avec sa population vieillissante, devrait connaître des départs à la retraite d’ici 2030, ce qui équivaudrait à une perte de 30 % de sa main-d’œuvre actuelle. Parmi ces départs à la retraite, les industries des fruits de verger et de la vigne, des céréales et des oléagineux, et de la viande de bœuf devraient avoir la part la plus importante en raison de leur profil d’âge plus élevé et de leur composition professionnelle.

L’étude recommande notamment à l’agriculture canadienne d’accroître sa main-d’œuvre en se concentrant sur les possibilités offertes par l’immigration, en répondant aux besoins en infrastructures, en éduquant le public pour améliorer la perception de l’agriculture, en organisant et en actualisant les pratiques de gestion des ressources humaines et en tirant parti des nouvelles technologies et de l’automatisation.

Ces prévisions du marché du travail et le tableau de bord des résultats rapides en matière d’information sur le marché du travail (IMT) que le CCRHA élaborera par la suite serviront de pilier au Cadre stratégique national de la main-d’œuvre du CCRHA. Le Cadre stratégique national de la main-d’œuvre est un cadre national destiné à remédier aux pénuries de main-d’œuvre et aux déficits de compétences dans l’ensemble du secteur. À ce jour, plus de 100 acteurs de l’industrie, dont des producteurs primaires, des fabricants de denrées alimentaires et de boissons, des établissements d’enseignement, des groupements de producteurs, des associations sectorielles et des fonctionnaires, ont participé à l’élaboration de ce cadre stratégique.

Cette recherche et sa publication ont été rendues possibles grâce au projet Growing the Agriculture Workforce of the Future : Cultivating Canada’s Post-Pandemic Recovery d’Emploi et développement social Canada (EDSC). Ce financement s’inscrit dans le cadre du Programme de solutions pour la main-d’œuvre sectorielle d’EDSC, qui aide les secteurs clés de l’économie à mettre en œuvre des solutions pour répondre à leurs besoins actuels et émergents en matière de main-d’œuvre. Pour de l’information approfondie sur des statistiques sectorielles précises, un certain nombre de fiches d’information avec une ventilation des données peuvent être consultées ici.

Aperçu des points saillants

En 2022 :
•    Les secteurs soumis à la gestion de l’offre ont eu moins de mal que les autres à trouver des travailleurs : 26 % des employeurs du secteur de la volaille et des œufs et 38 % de ceux du secteur laitier n’ont pas pu trouver tous les travailleurs dont ils avaient besoin en 2022, contre une moyenne de 44 % pour l’ensemble du secteur.

•     Plus de la moitié des employeurs des secteurs de la viande bovine et porcine n’ont pas pu trouver tous les travailleurs dont ils avaient besoin et 47 % des employeurs de ces secteurs ont indiqué que le manque de candidats expérimentés constituait un obstacle au recrutement.

•    Dans le secteur de l’aquaculture, qui regroupe les entreprises dont l’activité principale est l’élevage d’animaux et de plantes aquatiques, 31 % des employeurs n’ont pas été en mesure d’embaucher tous les travailleurs dont ils avaient besoin en 2022.

•    Les employeurs du secteur des céréales et des oléagineux ont enregistré un taux d’inoccupation de 7 %. Ce chiffre est inférieur à celui des autres secteurs de l’agriculture; toutefois, les postes vacants dans le secteur des céréales et des oléagineux ont un coût élevé, compte tenu du chiffre d’affaires important par travailleur.

•    Cinquante-six pour cent des employeurs des services de soutien ont connu une pénurie de main-d’œuvre en 2022, un chiffre supérieur aux 44 % observés dans l’ensemble du secteur, tandis que 78 % ont signalé des pertes de ventes comme conséquence directe de leurs postes vacants, un chiffre nettement plus élevé que les 53 % observés dans l’ensemble du secteur de l’agriculture.

•    Le chiffre d’affaires perdu par le secteur agricole en 2022 en raison des postes vacants s’élevait à 3,5 milliards de dollars.

•    Les obstacles courants tels que l’éloignement, la saisonnalité et le travail manuel rendent le recrutement difficile. Les employeurs ont également fait part d’un manque de candidats expérimentés et qualifiés.

•    Pourtant, en 2022, le secteur agricole canadien a généré 38,8 milliards de dollars de produit intérieur brut (PIB) et 92,8 milliards de dollars d’exportations de produits agricoles et alimentaires transformés.

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